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Journal de Par-Dessus Bord de la Chimère  
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Vardek Crom
Vardek Crom
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15/01/2007
Posté le 15/05/2014 à 18:01:40 

15 Avril 1714

Pas un nuage. Le ciel reflète la mer. Ou l'inverse. Impossible à dire quand les bleus du Haut et du Bas se confondent en un seul mélange homogène lorsqu'on regarde à l'horizon.

Le camp paria est sacrément pourri.
Dire que je pensais avoir touché le fond en étant voisin de couches de Bill (celles dans lesquelles on dort, pas celles qu'on doit sans cesse lui changer). A force de plus avoir de dents qui lui referment la bouche, il postillonne même quand il ronfle.
Mais cet ours là, qui me tire les cheveux la nuit parce qu'il pense y trouver le mamelon de sa mère, c'est une fosse à burin ursidée, ma parole. Qu'est-ce que ce sera quand il lèvera les bras et que je devrai me coltiner ses vapeurs d'aisselles.
Qu'est-ce que je donnerai pour crêcher sur les fauteuils de Lord Ferrington.

J'ai toujours pas décuvé. Mais les remèdes de Mémé font doucement effet et apaisent ces migraines qui cravachent les tympans chaque fois que je m'apprête à faire les poches à un passant. Du coup j'ai changé de méthode pour me trouver des fonds:
Si on me retrouve mort un jour, que cet écrit serve de plates excuses à Rodrigo: J'ai vendu tes manchettes du Père Buick, je l'avoue. Mais j'étais ivre-mort pendant des mois alors si tu es loyal, tu resteras digne et tu me pardonneras.


Ciel dégagé.
Nuit à la belle étoile.
Air renfermé.
Germaine m'a encore arraché quelques cheveux durant mon sommeil.
Perroquet en bonne santé.
Vardek Crom
Vardek Crom
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15/01/2007
Posté le 19/05/2014 à 13:32:02 

19 Avril 1714

Ces parois humides et branlantes empestaient au point de marquer leur territoire à quelques pas seulement de New Kingston. La souillure infernale du Crâne n'a jamais été vaincue, et l'odeur fétide qui émanait de ces profondeurs n'avait d'égale que l'immensité des squelettes entassés dans le Tunnel B... et désormais le nombre de flaques de gerbe que j'ai dû déposer ces derniers mois.
Je ne sais pas encore ce qui m'a pris, de me goinfrer d'alcool de patate comme une baleine fait le plein de krill pour son quatre-heure, mais je pense que je risquerai de récupérer un mal de tête aussi puissant que le lendemain du cul-sec de ces 2.500 bouteilles, si seulement l'idée me prenait de réfléchir à la cause de ce malheur éthylique.


J'ai dû être béni par les Dieux, d'une manière ou d'une autre. Pourquoi? Aucune idée. Surement pas pour mes larcins en tout cas. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que ce trop plein de patates liquides dans ma panse aurait dû faire de moi le cadavre le plus conservé de toute l'Histoire, pour le passé et l'avenir. Bref.


Parait qu'au même moment, une rumeur est sortie, comme quoi une taverne délabrée de cette foutue île avait récupéré une des nombreuses concoctions de grand-mère de Mémé Salas, et qu'elle faisait des miracles aux ivrognes. Ca ne coûtait rien d'essayer. Quoique, tout est relatif.


18/05 23:53:31 : Tu as acheté 30 Vieux remède de Mémé à 5000 PO pour un total de 150000 PO au marchand.

Tu parles!

La pâlote qui m'a refourgué le trois caisses de biberon contre toute cette fortune m'a bien arnaqué. Profiter d'un homme ivre, quel acte outrageant. D'accord, mon front n'a pas beaucoup sué pour amasser tout cela, mais il n'empêche que ça m'a tout de même pris des mois pour m'habituer à la rapine
en tant que jeu de bonneteau, pour trouver la bonne bourse parmi les trois floues et les deux autres sorties tout droit de mon imagination.
Restait plus qu'à attendre que cette gueule de bois cesse dans cette Gueule Noire d'auberge.


Ciel: J'y vois rien.
Mer: Pas mieux.
Le perroquet aussi a eu droit à une louche du remède.
Vardek Crom
Vardek Crom
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15/01/2007
Posté le 05/02/2015 à 22:56:09 

Une après-midi de chaleur au beau milieu de nulle part.

Au loin, une île. Ca alors ce qu'elle est moche. J'ai bien l'impression de me diriger vers elle, mais je m'en rapproche pas plus. Une sorte de coupole dont le sable doré a le teint d'un grain de peau légèrement bronzé. Mais des algues noires se tressent dessus de manière chaotique avant de se perdre dans une eau claire qui ... brrrlglarrggl

Satanée vague. Rien de pire que de flotter paisiblement dans une crique paumée et de se faire réveiller les sens en buvant la tasse.

Bref.
J'arrête de jouer à l'explorateur et je fais dégonfler mon ventre qui cesse aussitôt de ressembler à une île et s'enfonce alors sous l'eau comme une vieille épave poilue.
Je relève un peu ma tête de la surface jusqu'à y faire sortir mes oreilles pour entendre ce qui se passe autour de moi. Au loin, des gosses ressassent les potins de la ville, sur de nouveaux pirates, comme si c'était la meilleure blague de leur vie.

Pas l'temps de comprendre de qui ils parlent, que le Perroquet de la Chimère me colle son fion sur le nez en se servant de moi comme d'une latrine flottante. Les effluves de son cul pourraient bien faire cailler un yaourt instantanément. Mais bon, je dois pas être loin de cette odeur caverneuse, vu qu'elle me parait familière et agréable par moments; surtout quand je ne me suis pas baigné pendant des jours.

Quelques mois à pourrir comme une crevure loin du monde, ça laisse des traces. J'ai de la barbe, d'un coup. Assez pour qu'on ne se trompe plus sur mon sexe. C'est déjà ça.

Le p'tit trou du perroquet commence à pulser avant d'y envoyer une giclée de merde pile entre mes deux yeux. Ce piaf s'envole avant que je lui en mette une, et retourne se blottir contre mes affaires, sur la plage. Pas de doute, c'est qu'un gros con.

Mais vu ce qui a rejoint l'Equipage récemment, il semblerait que ce n'est pas le moment d'y retourner, pour lui.
Et cette satanée bestiole le sait.


Ciel: Ca faisande le repas d'perroquet. J'en ai plein la rétine.
Mer: Rien à l'horizon quand je rentre le ventre.

Clodomir, le contrebandier
Clodomir, le contrebandier
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21/01/2014
Posté le 14/11/2016 à 08:59:45 

Cabine du capitaine de la Chimère, la nuit tombée.

Le contrebandier observait, excédé, les ombres dansantes projetées sur les murs par les bougies de sa cabine. N'y avait-il donc aucun moyen de le faire taire ? Cela faisait plusieurs jours que le tristement célèbre perroquet du capitaine était de retour. Plusieurs jours passés à livrer bataille à l'insu de l'équipage contre cette furie emplumée (à peine) et malodorante (énormément).

De la vaisselle brisée de grande qualité jonchait le sol des quartiers privés de Clodomir. De la porcelaine de Sèvres, du cristal de Silésie, des couverts de vermeil de Nuremberg, le tout éparpillé dans le but de faire comprendre à l'engeance volante qui était le maître ici.

Une tâche pas évidente considérant que l'animal en avait vu des sévères dans sa triste existence et rendait coup pour coup avec un plaisir malveillant évident. Pour tout projectile envoyé rageusement en sa direction, l'infâme volatile ripostait d'une bordée de jurons hilares.

Bon an, mal an, les choses semblaient se tasser. Lors de leurs apparitions sur le pont, le piaf, presque conscient de son rôle se tenait et évitait, le plus souvent, de fienter sur l'armure de cuir du vieux. Les coups de becs se raréfiaient également. Et il beuglait des ordres en tous sens, souvenirs des précédents capitaines pour qui la puissance de l'organe tenait souvent lieu de raison.

D'un regard presque attendri, le contrebandier rit de bon cœur devant l'imitation convaincante de Vardek que venait de faire le perroquet et se mit à repenser aux circonstances qui ont permit à cette créature de le rejoindre...
Clodomir, le contrebandier
Clodomir, le contrebandier
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21/01/2014
Posté le 15/11/2016 à 08:59:05 

Bar de la plage, un soir d'affluence, quelques semaines auparavant.

Le Bar grouillait de monde. A la lumière des bougies chichement disposées dans la salle principale, un univers interlope composé de gagneuses, passeurs, contrebandiers, pirates et autres saltimbanques se gorgeait joyeusement de la gnôle frelatée de Jacquot. L'intéressé courait de table en table, renversait quelques chopines et cognait quelques crânes à l'occasion avec un flegme digne d'un lord anglais.

Assis dans son coin un peu en retrait, une chope dissimulant un cru moins coupé que celui des autres clients, le contrebandier observait l'effervescence qui animait la scène avec attention. Il y a toujours des informations qui finissent par filtrer lorsque l'alcool prend la parole à la place de la raison...

Un groupe de marins anglais accoudés au comptoir semblait particulièrement imbibé et hurlait, tonitruait, riait de bon coeur. Ceux là ne tarderaient pas à révéler quelque chose. Ou seraient une désillusion totale...Le vieux attendait. Il allait se passer quelque chose. Il le sentait.
Gemini, confrère confesseur
Gemini, confrère confesseur
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29/02/2012
Posté le 20/11/2016 à 12:35:47 

Il n'avait jamais reéntendu parler du perroquet -LE perroquet- depuis que Crom l'avait escamoté. Ce chien puant avait pour il ne savait quelle raison cru bon de priver la Confrérie de son volatile fétiche. Jusqu'à cette semaine. C'était Cléo qui, un beau matin, avait franchi la passerelle de la Chimère amarrée pour y apporter l'animal retrouvé à un Clodomir rayonnant. Apparemment, l'emplumé rôdait dans l'ancienne planque et on ne devait qu'à l'indiscrétion de certains d'avoir su où et comment retrouver cette relique vivante. La Confrérie s'était bien évidemment réjouie de retrouver un tel symbole.

Mais...



-------



"Viens là, espèce de rat !"

Son poing massif s'écrasa sur le chambranle de la porte, manquant de peu l'oiseau.

"EEEAAAAARRK ! COCO !" fit l'animal, balançant en sus quelques jurons trop sales pour être retranscrits.

La bête poussait des cris affreux. Trop. Tout le temps. La nuit, aussi. Et Marco Gemini n'avait qu'une envie, l'écraser entre ses doigts. L'agripper, fermement. Serrer. Le faire éclater, faire jaillir ses yeux de leurs stupides orbites de piaf névrosé, lui arracher les ailes, la queue, et lui trancher le bec.

Sa lame à l'aspect d'énorme coupe-chou virevolta en sifflant et rebondit sur la paroi proche du perroquet, le ratant encore. Ce dernier se mit à l'abri en un battement d'ailes, trouvant refuge sur l'un des cordages qui traversaient le pont. Il lâcha de là une belle fiente, comme le font tous les oiseaux une fois à l'abri comme pour narguer leur poursuivant malchanceux.

"Patience, sale bête. Un jour, je t'attrape..."

Il se tut lorsque le Capitaine fit son apparition, se retirant légèrement dans l'ombre du mât -non sans un dernier regard assassin.
Clodomir, le contrebandier
Clodomir, le contrebandier
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21/01/2014
Posté le 29/11/2016 à 08:14:05 


- Belle journée, frères, n'est-ce pas ? Avec un temps pareil nous pourrons sans doute trouver une flute hollandaise chargée d'une riche cargaison de rhum. La réserve s'amenuise et il est grand temps d'y remédier.

"Le vieux entend le perroquet bien avant de remarquer la fiente qui s'était écrasée sur la masse musculeuse qui constituait le corps des jumeaux"

- Je vois que vous vous entendez à merveille ! N'est ce pas formidable d'avoir cette bestiole parmi nous à nouveau ?

"Le contrebandier tend le bras en direction de l'infâme emplumé. Celui-ci obtempère et descend se poser sur l'épaule de son nouveau maître sans rechigner. En son for intérieur, le capitaine se dit que cela lui aura couté une véritable fortune en céréales pour parvenir à ce résultat mais que cela en valait la peine. Rien qu'à voir la trogne de Marco se renfrogner encore davantage devant cette furie maitrisée ! Le vénérable marchand se dit que le rhum et les opiacées qui imprégnaient les graines y étaient peut être pour quelque chose mais nul n'était obligé de le savoir."

- Assez joué ! Nous avons du travail ! Alanis m'a rapporté des brèches dans les défenses du repaire. Ces maudits anglais ont encore incendié une réserve et le feu s'est propagé aux palissades. Nous allons débarquer quelques matériaux de construction avant de reprendre la mer.
Gemini, confrère confesseur
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29/02/2012
Posté le 29/11/2016 à 14:01:26 

"Il en faudra des tonnes, patron. On manquait déjà de matériel. Rien que les clous sont précieux : Les embruns marins, la chaleur et l'humidité les font rouiller bien trop vite... Il nous en faut des neufs en bel et bon fer solide. Et des outils dont le manche ne pourrit pas en deux jours.

Et puis, aucun des autres n'a l'étoffe d'un ouvrier... Moi j'ai connu le travail du bois et de la pierre, le travail manuel honnête et digne. Très difficile, très exigeant."


Il a un rictus justement tout sauf honnête.

"On pourra retaper tout ça. Mais seulement si on a les outils. D'ailleurs, quid de la paye de vos fidèles travailleurs lorsqu'ils donneront avec courage leurs forces pour ce si dur labeur, ô capitaine ? Après tout, tout travail mérite salaire..."
Clodomir, le contrebandier
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21/01/2014
Posté le 30/11/2016 à 16:13:38 

- Je vais y pourvoir. Ce n'est pas vraiment ma ligne habituelle mais je trouverai bien quelques ouvriers qui préfèreront regarder ailleurs pendant que nous chargerons les matériaux de construction. Ils ne sont pas bien payés, les bougres. Ils ont des familles à nourrir, ce genre de choses.

"Il sourit froidement en y repensant."

- Pas que cela m'importe, entendons-nous. Mais cela leur donne à réfléchir et c'est bien suffisant. Le choix entre une bourse pour leur famille et un cercueil pour leur veuve est assez facile à faire quand on en prend le temps.

" Son sourire se fait plus chaleureux et il éclate carrément de rire en entendant le mot "honnête".

- Avez-vous jamais eu à vous plaindre de mes largesses, frères ? De l'or comme s'il en pleuvait, de la bonne chère et du rhum, du sang en quantité, du vice à revendre ! Et même la sécurité de l'emploi! J'ai tout de l'employeur modèle !

"Il s'arrête en regardant le regard pénétrant qui le fixe et ajoute rapidement :

-Mais sur ce cas précis, vous êtes dans le vrai, sitôt les défenses reconstruites, nous partirons piller quelques avants postes. Après l'effort, le réconfort, comme on dit...
Liberty Sing
Liberty  Sing
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Posté le 06/09/2017 à 11:53:37 

Madre Anna...
Elle m'a croisé, et a enquêté sur mon compte. Croyant à un blague, je lui ai fait le coup de l'arroseur arrosé.
Et bien non, la dernière pirate en qui j'avais confiance a réagit comme n'importe quel corsaire boutonneux: A coup de scalpel, vengeance aveugle.

L'histoire commune de la nonne et du Kashmiri prenait fin après onze ans.
Sing avait soutenu Madre contre Anton.
Madre avait accompagné la révolution de Port-Louis et les réformes anarchistes mises en place.
Sing avait fait monter Madre sur le Sournois.
Madre avait aidé à la survie de l'Opus Intelligencia.
Le Sournois coulé, Madre fut la seule avertie de l'identité cachée du mendiant anglais et de Marie Adélaïde.
Quand Sing a simulé sa mort, ce fût avec l'aide de la Nonne et de son mari, Van Der Much.
Quand mon nom était Personne, Madre fût celle qui me reconnut.

Amaury a bel et bien été découpé en morceau et bouffé par Momo.
Le déviant ne m'en voudra pas d'avoir révélé ce secret.
 

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