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Les sept de Judas Ellis  
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Judas
Judas
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Posté le 31/08/2019 à 18:28:25. Dernière édition le 31/08/2019 à 18:30:35 

Tu autem eras interior intimo meo et superior summo meo
   
Un corps chute et se roule dans la nature printanière du Friesland. Les digitales d’une main effleurent les tiges d’agapanthes, l’autre la cime à peine mordante de l’herbe. Un souffle long, s’échappe de lèvres charnues se mêlant aisément au vent qui rafraîchit l’air, massacré par la chaleur d’une boule solaire au centre d’un ciel céruléen. Un silence profitable, d’Eden, même le vent caresse cette tranquillité, offrant au garçon une douceur agréable. La chemise se froisse, elle se soulève sous les à-coups venteux, cette chemise obscure qui emprisonne la chaleur, rendant tout porteur à subir un sauna infernal. Les jambes couvertes au même titre que les pieds, seuls les avant-bras sont retroussés, la peau tannée, et les poils peignés sur la droite, quelques grains de beautés. Au loin, une voix impérieuse perce ce semblant de paradis, comme un coq hystérique le ferait devant les premiers rayons solaires, aux alentours de six heures.

«  Yudas ?! Yudas ?! »

Les traits d’un visage se plissent, le torse se bombe et c’est tout un corps qui quitte son nid de vert. Enfin assit, les jambes quasiment croisées, une main en appui sur l’herbe, il dévisage le Johnas qui se précipite, ralentit soudainement pour venir s’écorcher les genoux contre la terre, mais il n’en paraît pas plus dérangé, sa main s’installe et se serre contre la clavicule de Judas.

«  Yohnas ? » dit-il par mimétisme et juste après que son regard ai suivi la tangente du bras fraternel, jusqu’aux orbes verdâtre qu’il tient de leur pater.

«  Ils sont arrivés, nous le ferons cejourd’hui.. Viens, allons-y. »

Reprend-il enfin, la ligne de la courbe de son sourire s’étire sur sa joue. De quoi redonner un coup de fouet à Judas, et se redresser directement sur ses cannes sans attendre, observant le frère sans doute une dernière fois dans ce jardin : grand, svelte, cheveux bruns qui font pagaille mais se marient parfaitement derrière ses oreilles, le visage fin et creusé, habillé d’un poil de plusieurs jours.
Judas lève son regard vers le firmament, inspirant longuement, ses paupières se ferment paisiblement, respirant l’air ambiant, pur, cet air qu’il a autrefois respiré, il y a presque vingt-sept ans.

  «  Tu autem eras interior intimo meo et superior summo meo.  » susurre-t-il en dix-sept-cent dix-neuf à Ulüngen. Ajustant son voile au-dessus de la partie inférieure du visage, soufflant longuement, le regard lui, abaissé, raclant le sol, sans jamais s’élever.  Le port altier, finalement, il dépasse les portes de la ville portuaire des Goudas, s’éloignant dans la profondeur de la jungle, suivant le Finisterre, ses billes scrutant le lointain horizon, les yeux plissés mimant sans nul doute un sourire esquissé sous le voile. Cligne des yeux, quittant les derniers pieds qui le sépare du vide, s’engouffrant, sous l’ombre des bananiers à défaut d’autre chose de plus exotique.   Les jours passent depuis la disparition de sa première aimée sur l’île, cejourd’hui au-delà de ce passé, loin de la ville fortifiée des Louisbert, aux devant des flammes d’un camp, jusqu’à  l’ombre de la toiture d’un Monastère perdu en pleine Pampa. En quête d’un je ne sais quel certificat ou symbole de liberté, il ne cesse de subir les paroles passées, ayant fait mille de mille lieues pour l’atteindre. Il rumine, se perd dans ses pensées qui parlent à sa place.

«  Quaque die, mane..Quaque nocte.. » L’aventure sera longue, et peu importe ses rencontres, peu importe les finalités, se réveiller encore au fin fond de l’Île ou chez l’infirmière d’Ulüngen, les deux finalités sont à chacun un bon réveil.  
 


  Tu autem eras interior intimo meo et superior summo meo – Confession d’Aurelius D’Hippone (Saint-Augustin)


Note : Premier post, l'envie soudaine d'écrire. D'autres viendront avec le temps, les RPs que je pourrai faire sur Pirate.
 

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