Posté le 06/08/2019 à 00:41:34. Dernière édition le 06/08/2019 à 16:19:32
Enfermé dans mon bureau, j'effectuais des va-et-vient incéssants.
Mon esprit était monopolisé. Il fallait que je trouve ne serait qu'un indice ou une preuve. Malgré les nombreuses heures de fouille dans ce fichu bureau... Rien...
Je passai mes nerfs sur un morceau de parchemin, le jetant de toutes mes forces dans un hurlement de rage.
Malgré toute la force déployée, la missive de l'Intendant français ne tomba qu'à quelques centimètres seulement de mes pieds, face visible laissant apparaitre le contenu de sa requête visant à nettoyer nos listes noires communes des bretteurs.
Il m'aurait demandé de me tirer une balle dans le pied que c'eût été la même chose.
Je soupirai en pestant:
- "Il se prend pour un demi dieu, mais ce n'est pas la moitié d'un con..."
Mais je l'aimais bien malgré tout, il avait au moins la qualité d'être direct dans ses propos...
Néanmoins, mes recherches n'avançaient pas d'un iota et les chances d'arriver à mes fins avoisinaient le niveau de l'océan.
Je venais certes d'être élu Intendant mais je n'avais vraiment pas de temps à perdre avec ces conneris de diplomatie. Je commençai à me demander sérieusement si mon retour sur Liberty était une si bonne idée que ça...
Au point où j'en étais, qu'est ce que je risquais. Lorsque j'ai pris la décision de revenir, mon épouse restait introuvable.
Mes filles avaient fait le mur depuis bien longtemps et nous restions sans aucune nouvelles de leur part...
Nous avions décidé de nous séparer pour maximiser nos chances de les retrouver... Nous n'avons fait que maximiser nos chance de nous perdre...
Après ces deux mois et demi d'enquêtes, l'idée de briguer le poste d'Intendant de la colonie avait germée dans mon esprit. En tant qu simple corsaire, il est plus compliqué d'accéder aux informations alors qu'en tant qu'élu, les portes s'ouvrent plus facilement.
Je m'assis sur le siège, posai mes coudes sur le bureau avant de laisser tomber mon crâne entre mes mains, secouant la tête, presque résigné.
La colère qui montait progressivement en moi finit par exploser tel le volcan se réveillant. Mon poing vint s'écraser sur le bois d'ébène du bureau extirpant de mes poumons un râle assourdissant. La douleur intense fût néanmoins très vite remplacée par la curiosité.
Sous le coup du choc, un très fin tiroir situé sous la planche principal du bureau s'ouvrit, laissant apparaître une série de documents officiels.
Je les parcourai à la vitesse de la lumière, espérant y trouver ce que je cherchais. Toute une série de noms avec des nombres, regroupés par dates à des périodes régulières...
- "Les résultats des élections... Comment n'y avais-je pas songé avant?"
Quelques instants de lecture plus tard, mon index vint se poser sur un nom.
Pris d'un doute, je retournai au niveau d'une étagère déjà fouilée, recherchant les anciens registres contenant les informations des arrivants à Esperanza.
Je m'arrêtai net face au nom que je venais de lire quelques instants auparavant. En voyant le nom qui suivait, une larme prit naissance au coin de mon oeil, luttant de toutes ses forces pour ne pas entamer sa glissade sur le tobogan de mes rides.
- "Elles sont passées par ici..."
Tout s'éclaircissait d'un seul coup. Les histoires que je leur racontait alors qu'elles étaient enfants. Histoires avec lesquelles je me permettais quelques largesses vis à vis de la réalité. Il fallait bien édulcorer un peu mes récits concernant mes aventures sur une certaine île des Caraïbes.
Je ne pensais pas avoir suscité une telle vocation en elle.
J'avais sous estimé leur soif d'aventure.
Durant toute leur enfance, elles avaient comme jeu de s'affubler de noms qui allaient par paire. Certains étaient plus loufoques que d'autres, souvent ridicules, mais ils avaient toujours un lien. entre eux.. Ca représentait très bien le lien indescriptiblequi existait entre elles.
C'était évident, c'était bien elles. Etaient elles toujours ici ?
J'en doutais fortement mais une chose était certaine, ma décision de revenir sur cette île n'était finalement pas si mauvaise malgré le risque de raviver certains souvenirs.
Satisfait de voir mon enquête enfin avancer et empli d'espoir de retrouver la chaire de ma chaire, je me levai pour m'approcher de la seule fenêtre de la pièce. Je pouvais apercevoir au loin la falaise jouxtant la cité. Ce lieu symbolique pour moi car c'était là que tout avait commencé, ou presque.
Ce songe que j'avais fait à de nombreuses reprises se déroulait toujours à cet endroit. Jusqu'à ce matin là, lorsque je le fit pour la dernière fois et que je m'étais réveillé non loin de la cité française pour passer définitivement de l'ombre à la lumière. |